Rencontre avec Alexandre Gheysens et Tatiana Pemethn-Golet : deux visions du compagnonnage artisanal entre le Gabon et la France

Rencontre avec Tatiana Pemethn-Golet, artisan plombière gabonaise à Koulamoutou, et Alexandre Gheysens, maître-formateur français, dans le cadre du programme de compagnonnage artisanal soutenu par l’Ambassade de France au Gabon. Ce dispositif constitue une première étape vers la mise en place d’une chambre nationale des métiers au Gabon.

Portrait Alexandre Gheysens

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Présentez-vous :

« Je m’appelle Alexandre Gheysens, j’ai 45 ans, je suis plombier-chauffagiste et membre de l’association « Artisan sans Frontière ». Je suis venu au Gabon dans le cadre du programme de compagnonnage financé au titre du PISCCA (Projets innovants de la société civile et des coalitions d’acteurs) de l’Ambassade de France. Ce projet vise au le renforcement des compétences techniques et entrepreneuriales des artisans au Gabon »

Focus sur la mission à Koulamoutou :

« La mission, qui s’est déroulée du 3 au 31 mars 2019, a été principalement axée sur des chantiers de rénovation de sept résidences à Koulamoutou dans la province de l’Ogooué Lolo afin de former les artisans aux normes qualité et sécurité dans le métier de plombier-chauffagiste (robinetterie, douche, toilettes, etc.). J’ai particulièrement apprécié leur volonté de réussir et d’apprendre de nouvelles techniques afin d’être plus polyvalents dans leur métier. »

Racontez-nous une anecdote marquante votre expérience :

« La remise d’attestation fut très touchante. Les élèves étaient parés de leurs plus beaux vêtements, arborant de larges sourires et certains avaient les yeux humides alors que nous n’avions pas encore commencé la cérémonie. Les discours étaient forts, ils soulignaient l’implication des autorités gabonaises pour la réalisation de ce programme. Cette formation a révélé tout le potentiel qu’il est possible de réaliser à Koulamoutou ».

Portrait Tatiana Pemethn-Golet

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« Je m’appelle Tatiana Pemethn-Golet, je suis née en 1991 à Franceville. Je suis mère de 3 enfants et je réside actuellement à Koulamoutou. J’ai obtenu mon certificat d’aptitude professionnel (CAP) niveau 2 en 2016 au centre de formation et de perfectionnement professionnel Fidèle Andjoua Ondimba. Je travaille depuis 3 ans en tant qu’artisan sur des missions ponctuelles de plomberie. Je suis très fière de mon statut de plombière professionnelle car peu de femmes exercent dans notre profession. J’ai choisi la plomberie car c’est un métier passionnant, qui m’a appris à être autonome. Grâce à mes activités, je peux prendre soin de ma famille. »

Focus sur la mission à Koulamoutou :

« Grâce à la formation, j’ai pu renforcer mes compétences. Je me suis perfectionnée dans le calcul de pressions de l’eau dans un foyer et dans la gestion des plans pour l’évacuation des eaux usés. Les cours étaient théoriques et pratiques car nous étions sur le terrain, au cœur d’un chantier collectif à Koulamoutou. Notre mission était une installation de plomberie alimentation en cuivre et évacuation en PVC. »


Racontez-nous une anecdote marquante de votre expérience :

« La veille de la remise des diplômes, j’étais à l’hôpital, car j’étais enceinte de plus de 6 mois. Le lendemain matin, j’ai eu un regain d’énergie et j’ai pu me déplacer à la remise de diplômes. J’étais très heureuse de recevoir mon certificat de réussite ainsi que les félicitations de notre formateur Alexandre. Madame la Gouverneur et Madame la directrice de la chambre des métiers et de l’artisanat m’ont adressé de chaleureux messages d’encouragement et de félicitation. »

Quels sont les 3 qualités indispensables dans votre métier ?

« Les 3 qualités indispensables pour être une bonne plombière sont :
la persévérance, il ne faut jamais abandonner malgré la tâche difficile et les conditions. La rigueur, je suis toujours ponctuelle sur mes chantiers et je veille à ce que mes chantiers soient toujours propres et rangés. Et enfin, la foi : toujours croire en soi et aimer ce que l’ont fait. »

Visionnez la vidéo témoignage de Pierre et Alexandre !

Pour en savoir plus, consulter l’article relatif à la première étape du programme de compagnonnage artisanal.

Dernière modification : 06/06/2019

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